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Crusader ne pouvait pas être distancé. (Page 34.)


L’orage éclata le lendemain seulement, vers le soir. Comme pour compenser la longue absence de pluie, ce fut un déluge, une véritable inondation. Le firmament n’était plus qu’un amoncellement de nuées noires et houleuses, sillonnées à chaque instant par de larges, par d’immenses éclairs. Le tonnerre grondait sans interruption, tantôt sourdement dans le lointain, tantôt avec un bruit formidable, comme s’il allait écraser la montagne. À la lueur éblouissante des éclairs, le lac semblait une nappe d’or fondu, et les larges gouttes de pluie rejaillissaient bien haut, sur sa surface, en une buée dorée.

Le ruisseau de la plaine fut changé presque instantanément en torrent furieux, brisant tous les obstacles, balayant tout sur son passage et courant tumultueusement à travers la prairie. Le filet d’eau du ravin devint une succession de cataractes écumeuses.

Avec cela, pas un souffle de vent. C’était heureux pour les mineurs qui eussent vraiment été en danger sur leur plateau, s’ils avaient été assaillis avant de s’y être établis solidement, par un de ces ouragans effroyables, un de ces terribles cyclones si fréquents dans les régions tropicales.

Les Coyoteros, avons-nous dit, avaient renvoyé sous bonne escorte, dans leur pays, tous les animaux de la caravane. L’approche de l’orage les avaient déterminés à garder les chariots. Ils connaissaient l’usage qu’en fai-