Page:Reid - Aventures de terre et de mer, Hetzel, 1891.djvu/723

Cette page n’a pas encore été corrigée

Pas le moindre bruit ne leur répondit. ( Page 31.)


mieux sur ses gardes. À quoi bon livrer une bataille ? Les blancs, enfermés là-haut, ne lui échapperaient pas.

Toutefois, le chef des Peaux-Rouges était en proie à la plus violente colère contre lui-même, contre sa lenteur, contre ses précautions inutiles et surtout contre ceux qui, en lui échappant, avaient déjoué ses desseins. Il se promit de leur faire payer cher ce premier désappointement. Cela lui coûterait un siège, un retard dans son expédition sur les bords de l’Horcasitas, peut-être même l’abandon de ce dernier projet ; mais le pillage du camp lui offrirait d’amples compensations. Des voyageurs possédant six énormes chariots, une litera, une grande tente et tant de chevaux, de mules et de bestiaux, devaient avoir avec eux quantité d’objets précieux !…

Cependant, au lieu de donner l’ordre de s’emparer de suite du butin, El Cascabel continua d’agir avec plus de prudence que jamais. Il n’avait plus rien à perdre en traînant les choses en longueur, et trop de précipitation pouvait lui nuire pour la prise des animaux. Ceux-ci, blottis dans une sorte de baie, entre deux rochers, et prêts à détaler à la moindre alerte, hennissaient et beuglaient à qui mieux mieux.

« Ne gardez que vos reatas, » cria El Cascabel à ses guerriers.

Les Coyoteros obéirent à ce commandement. Ceux qui tenaient des lances les piquè-