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Les animaux ne s’arrêtèrent que lorsqu’ils eurent de l’eau plus haut que les naseaux. (Page 11.)


reux. Les deux balles d’Henry glissèrent sur leur peau comme sur une cuirasse d’acier, et ils s’enfuirent sains et saufs.

« Carrai ! s’écria le gambusino quand il voulut ramasser son gibier, nous n’avons pas si bien réussi que l’autre fois. C’est un coup manqué.

— Pourquoi ? demanda le jeune Anglais surpris.

— Comment pouvez-vous me le demander, señorito ! Votre nez devrait vous en avertir ! Mil diablos, quelle odeur fétide ! »

Henry s’étant approché partagea l’opinion de Pedro. Le bélier exhalait une odeur nauséabonde pire que celle d’un bouc.

« C’est insoutenable, dit-il à son tour.

— Quelle folie d’avoir perdu une balle pour une bête immangeable ! continua le gambusino. Dire que ce n’est ni pour sa taille, ni pour ses cornes phénoménales que je l’ai tuée, que c’est uniquement parce que j’ai l’esprit si plein d’autre chose que je n’ai pas même fait attention à la bête que je visais !

— À quoi songiez-vous donc ? demanda Henry.

— À la fumée !… Allons, ce qui est fait est fait. N’en parlons plus et laissons cette bête aux coyotes. Plus tôt ils nous en débarrasseront, mieux cela vaudra. Pouah ! éloignons-nous au plus vite ! »