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Les Coyoteros ne venaient pas là pour la première fois. (Page 6.)


conducteurs, muletiers et autres, savaient bien que le gambusino ne les trompait pas.

Tous arrivèrent bientôt à la même conclusion. Lorsqu'ils eurent cheminé pendant une heure, ils ne semblaient pas plus rapprochés de la montagne, et après la seconde heure de marche, c’est à peine si la distance semblait avoir diminué.

Le jour n’était pas loin de son déclin quand ils parvinrent assez près de la Montagne-Perdue pour pouvoir en distinguer toutes les particularités et en voir nettement tous les contours.

Cette montagne présente à vrai dire l’aspect d’un catafalque colossal, elle a une forme oblongue, mais le sommet n’en est pas uni, car la ligne horizontale est coupée à chaque instant par des arbres dont la silhouette se dessine plus ou moins haut sur le fond bleu du ciel. Chose extraordinaire, elle paraît plus large au sommet qu’à la base, ce qui tient à ce que ses flancs escarpés forment une succession de corniches, dont quelques-unes sont de véritables falaises à pic. Cette vue n’a rien de lugubre, cependant, parce que ces innombrables précipices sont émaillés de verdure toutes les fois qu’un peu de terre dans une crevasse de rochers, ou sur une crête plus large que les autres, a permis à des végétaux d’y prendre racine.

La Montagne-Perdue s’étend à peu près du nord au sud. Elle a environ quatre milles de