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C’était de la farine. (Page 90.)


caisse je me mis immédiatement à l’œuvre : non, au contraire, je restai très longtemps immobile, mais non oisif ; loin de là, toutes les facultés de mon esprit étaient en action.

Jamais je ne m’étais senti tant d’énergie et d’espoir depuis le commencement de ma captivité. C’est que jamais la perspective n’avait été aussi brillante. Même après la découverte de la futaille d’eau et de la caisse à biscuits, j’avais encore devant moi de longs jours d’emprisonnement, de solitude et de silence. À présent, quelle différence ! Dans quelques jours, si la fortune me favorisait, j’allais revoir le ciel, respirer l’air pur, contempler la face des hommes et entendre le plus doux des sons, celui de la voix humaine !

J’étais comme le voyageur égaré dans le désert et qui aperçoit à l’horizon quelque signe de la présence de l’homme, des arbres à fruits ou un nuage de fumée, par exemple, et qui recouvre tout à coup l’espoir de rentrer prochainement dans la société de ses semblables.

L’entreprise dans laquelle j’allais m’embarquer avait trop d’importance pour que je la commençasse à la légère. Quelque difficulté imprévue pouvait surgir, quelque accident l’entraver d’une manière irrémédiable. Il était donc essentiel de procéder avec les plus minutieuses précautions, de n’entamer ma tâche qu’après l’avoir examinée sous toutes ses faces. Une chose paraissait évidente, c’est