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Une masse énorme d’eau-de-vie fit irruption. (Page75.)


venais de trouver, c’est-à-dire de boucher l’entrée principale et toutes les autres par lesquelles les rats pouvaient se faufiler. De cette manière je serais immédiatement à l’abri de leur invasion et de leurs attaques.

Sans autre délai, je bouchai l’ouverture avec ma jaquette, et, tout surpris de n’avoir pas imaginé plus tôt un plan si simple, je me couchai, sûr désormais, à ce que je pensais, de pouvoir dormir tranquille chaque fois que j’en éprouverais le désir ou le besoin.

La frayeur et la veille m’avaient tellement épuisé que je me trouvais bien vite dans le pays des songes. C’est dans la mer que je devrais dire, car je me voyais au fond des eaux entouré de monstres semblables à des crabes qui commençaient à me dévorer. De temps à autre ils prenaient la forme de rats, et alors mon rêve se rapprochait de la réalité. Je rêvais qu’ils m’assaillaient en grand nombre et que j’agitais ma jaquette de tous côtés pour les tenir à distance. Ils me semblaient s’enhardir en voyant le peu d’effet que produisait mon arme ; l’un d’eux, beaucoup plus gros que les autres, les encourageait à m’attaquer. Ce n’était pas un rat véritable, mais le spectre de celui que j’avais tué qui conduisait la bande des assaillants et les excitait à venger sa mort.

Je réussis quelque temps à les tenir en échec ; mais je sentais mes forces défaillir, et j’allais succomber si l’on ne venait à mon se-