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Je fus aussi actif qu’une fourmi. (Page 69.)


si, poussés par la faim, ils allaient m’attaquer ? À cette pensée, mon sang se glaçait dans mes veines et mes cheveux semblaient se hérisser.

Je pensais bien que les rats n’oseraient pas m’approcher tant que je resterais éveillé ; mais qu’adviendrait-il si je m’endormais ? Ils se jetteraient sur moi certainement, et une fois qu’ils auraient enfoncé leurs crocs dans ma chair, ne feraient-ils pas comme le tigre, qui n’est satisfait que par la mort de sa victime ? Je n’osais pas m’endormir, et pourtant, je ne pouvais pas rester toujours éveillé. Le sommeil finirait nécessairement par me vaincre ; plus je lutterais, plus il serait profond, si profond peut-être que j’en perdrais le mouvement et deviendrais ainsi une proie facile pour les monstres voraces qui m’environnaient. J’étais en proie à ces cruelles appréhensions, quand une idée nouvelle vint me procurer quelque soulagement. Elle consistait à replacer ma jaquette sur l’ouverture par laquelle les rats avaient pénétré et à leur fermer ainsi le passage.

C’était certainement un moyen bien simple de sortir d’embarras. Tant que j’avais cru n’avoir affaire qu’à un ou deux rats, je pouvais songer à m’en défaire en les tuant ; mais le cas était bien différent désormais. Comment détruire tous les rats qui foisonnaient dans le navire ? Il fallait y renoncer. Le meilleur expédient était donc celui que je