Page:Reid - Aventures de terre et de mer, Hetzel, 1891.djvu/611

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il était plus grand que tous ses voisins. (Page 26.)


pilées à la base du poteau pour le consolider ; il me suffisait donc d’en apporter de nouvelles, et d’en construire un cairn sur lequel je n’aurais plus qu’à monter.

Ravi de ce nouveau projet, je ne perdis pas un moment pour le mettre à exécution. Il y avait un grand nombre de galets épars sur le récif ; je supposai qu’en quelques minutes je pourrais en entasser une quantité suffisante pour atteindre mon but ; mais, à peine à l’œuvre, je compris qu’il me faudrait beaucoup plus de temps.

Malgré cela, je travaillai sans relâche avec toute la vigueur dont j’étais capable. Avec le temps, j’étais sûr d’élever mon cairn à la hauteur voulue ; mais combien de temps avais-je devant moi ? C’était là la question capitale.

La marée montait depuis longtemps ; le flot s’élevait avec lenteur, mais sans interruption ; je le voyais lécher l’écueil dont les parties les plus déclives disparaissaient graduellement à mes yeux.

Je tombai plusieurs fois, et mes genoux saignèrent au dur contact des pierres ; mais je n’avais pas le temps de me lamenter pour de semblables misères, si pénibles qu’elles fussent. Ma vie était en jeu, et rien ne pouvait m’arracher à mon travail.

Le monticule s’élevait à la hauteur de ma tête avant que la mer couvrit les rochers : mais ce n’était pas assez haut, il y manquait