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Je les examinai longtemps. (Page 11.)


distance, derrière la maison d’Harry ; j’allai les chercher, comme je l’avais fait tant de fois déjà, sans avoir besoin d’en demander la permission à personne.

J’ajustai mes tolets, bordai mes avirons, et je m’éloignai du rivage. Mon esquif glissait sur l’onde avec la légèreté d’un poisson, et je ramais d’un cœur plus léger que jamais.

La mer, étincelante et bleue, était aussi calme qu’un lac ; sa transparence était telle que je pouvais voir les poissons s’ébattre à plusieurs brasses de profondeur. Le sable de notre baie a la blancheur de l’argent, si bien que je distinguais même les plus petits crabes courant les uns après les autres ou poursuivant des êtres plus faibles pour en faire leur pâture. Puis j’apercevais de petits harengs, de larges plies, de grands turbots, des maquereaux d’un vert magnifique, des congres gros comme un boa constrictor, poursuivant leurs proies ou se jouant au sein de l’onde.

C’était une de ces matinées comme on en voit rarement sur nos côtes ; je ne pouvais en souhaiter de plus belle pour l’excursion que j’avais projetée.

Vous vous demandez où je voulais aller ; vous allez le savoir.

À environ trois milles du rivage, on distinguait à peine une très petite île ; je ne devrais pas dire une île, mais un banc de rocher, d’une perche carrée environ et dépassant seulement de quelques pouces la