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Un cri terrible retentit. (Page 88.)


décharge simultanée des neuf armes ne pouvait moins faire que d’atteindre un ou plusieurs de leurs ennemis.

Pour la première fois, ces derniers furent remplis de crainte. Ils étaient sans défense contre cette terrible pluie qui les menaçait — chacun se voyait déjà atteint mortellement.

Ce fut un moment de terrible suspens ; mais tout à coup, à leur grande surprise, les sauvages laissèrent tomber leurs arcs d’un air effaré en regardant au fond de leur embarcation, comme s’ils venaient d’y apercevoir le plus dangereux ennemi !

Le Tapuyo interpréta sans difficulté ce qui se passait ; le trou creusé par le couteau avait dû se rouvrir, et le canot contenant les Muras était en danger de sombrer.

Il ne se trompait pas. En moins de vingt secondes, l’embarcation s’enfonçait sous l’eau, et les sauvages se débattaient dans la lagune. Désormais on n’avait plus rien à craindre d’eux. Ils avaient assez à faire de sauver leur vie. Le meilleur parti qu’ils eussent à prendre, c’était d’essayer de regagner la malocca, et c’est enfin celui auquel ils semblèrent s’être arrêtés. Bientôt le grand igarité, qui emportait Trevaniow et sa famille, resta seul sur la lagune.