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Toute la tribu fut sur pied. (Page 86.)


fixée à la poupe de l’igarité. On le vit bientôt, debout près de l’arrière, balancer l’arme pour la lancer.

Un instant après, la javeline dirigée avec adresse passait à travers les côtes du tireur sauvage. « Tirez ! tirez ! » cria celui qui avait lancé le harpon. Les trois rameurs répondirent à ce cri pendant que les sauvages, étonnés de ce qu’ils voyaient, suspendaient involontairement leurs coups.

Le pagayeur du petit canot ne fit pas exception ; et la barque s’arrêtant soudain, le harponneur empalé sur l’arme barbelée fut jeté dans l’eau et remorqué derrière l’igarité comme une bouée dans le sillage d’une vache marine.

Un cri terrible retentit sur le canot des sauvages. Pendant quelque temps les poursuivants semblèrent paralysés. L’étonnement les tenait immobiles comme des statues ! Stimulés enfin par l’instinct de la revanche, ils plongèrent leurs rames dans l’eau, et bientôt ils se rapprochèrent de leurs ennemis. Un peu d’avance encore, et ils les auraient en leur pouvoir.

Une avalanche de flèches tomba de nouveau sur l’igarité, mais sans nul effet. Le corps de leur meilleur archer était allé au fond du gapo. Une autre décharge ne réussit pas davantage, et les sauvages bateliers virent la nécessité de retourner à leurs pagaies.

Ils n’étaient pas à plus de vingt mètres de l’igarité. Alors tous ajustèrent leurs arcs. Une