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Protégé par les arbres, il jetait un coup d’œil… (Page 82.)


par conséquent dans l’eau. Sa chute fut suivie d’une lutte terrible avec son ennemi : on aurait dit un combat à mort entre deux crocodiles ; on entendait des grondements étouffés, on ne voyait que deux masses sombres aux prises l’une avec l’autre.

Les spectateurs étonnés restèrent à contempler cette scène encore imparfaitement comprise par eux : ils virent les combattants se rapprocher comme si la lutte continuait vers l’extrémité de l’arcade ; quelques secondes après, le Tapuyo ramenait la bouée, et traînait à côté de lui l’homme du canot. Munday tenait entre ses dents la lame étincelante du couteau, avec laquelle le sauvage avait déjà fait connaissance, ce qui l’aidait à se tenir tranquille ; mais il ressemblait évidemment à un voleur pris par un sergent de ville.

« Étendez la main, empoignez-le, patron, cria le Mundrucu, tout en amenant son captif le long du train de bois. Je ne veux pas tuer l’animal, quoique, cependant, ce soit peut-être le moyen le plus sûr pour en finir.

— Non, non, ne faites pas cela, lui cria Trevaniow, nous pouvons le garder sans crainte qu’il s’échappe, et si ses cris n’ont pas été entendus, nous n’avons rien à redouter. » Tout en parlant, il descendit, saisit le captif et le tira au bord du tronc de bois. Alors, assisté par Munday dans l’eau et par Mozey sur le bois, le Mura fut hissé à bord.

Une fois sur le bois, l’Indien tremblant de