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« Chut ! dit Munday, silence tous ! » (Page 79.)


Parmi ces derniers, aucun ne songea à poursuivre le sauvage. Lors de l’arrivée du canot, Tipperary Tom avait essayé de le saisir, mais il avait reculé si rapidement, que l’Irlandais s’allongea dans l’eau et manqua presque être noyé.

La tentative aurait peut-être eu un résultat différent si Munday avait été là ; mais qu’était-il devenu ? on ne le voyait nulle part.

La petite Rosita croyait l’avoir vu se glisser derrière le bois pendant que le canot venait en avant. Il faisait si sombre de ce côté, et elle avait été si occupée du sauvage, qu’elle n’assurait rien. S’était-il retiré pour se cacher parmi les sommets des arbres ?

Avait-il abandonné ses compagnons pour ne songer qu’à sa propre sûreté ? Cela n’était pas croyable, un acte aussi lâche aurait été contraire à tout ce qu’on savait du brave Mundrucu.

Personne ne doutait de sa loyauté ; seulement son absence inexpliquée étonnait et inquiétait.

Bientôt on sut à quoi s’en tenir sur cette disparition étrange.

Juste au moment où le canot atteignait l’embouchure de le baie, quelque chose de rond et de sombre comme une tête humaine s’éleva de l’eau et fut suivie d’un bras long et nerveux qui, s’avançant tout à coup vers l’embarcation, la saisit et lui imprima une telle secousse qu’elle chavira. Le sauvage plongea