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Munday avança le long de la souche. (Page 69.)


les dix ans. Près du kraal, il y avait une grande forêt remplie de bêtes dangereuses de toutes espèces, buffles, éléphants, rhinocéros, hippopotames, grands singes, etc. Mais ce qui abondait le plus dans cette forêt c’étaient les serpents. Il y en avait de toutes les tailles, tous venimeux et terribles. Nous appelons le grand serpent, dans notre Mozambique : le Diable des Bois. Il vint un matin pendant que tout le kraal était endormi, et il entoura le village deux fois.

— Vous voulez, dire qu’il rampa deux fois autour ?

— Non. Ce que je veux dire, c’est que, lorsque les gens sortirent de leurs lits, le diable des bois avait son corps enroulé autour du village deux fois, une partie, sur l’autre, ce qui élevait une barrière autour du kraal d’environ dix pieds de hauteur.

— Saint Patrick nous garde !

— Ah ! massa Tom ! je crois vous avoir entendu dire que le grand saint que vous invoquez toujours était le plus grand tueur de serpents de votre contrée. J’aurais voulu qu’il fût dans l’île de Mozabeeck ce matin-là, peut-être que le noiraud qui vous parle aurait encore un père et une mère.

— Vous êtes orphelin ?

— Je le fus à partir de ce matin là.

— Continuez votre histoire, Mozey.

— Après avoir entouré le kraal deux fois de son corps, le serpent avait encore assez de