Page:Reid - Aventures de terre et de mer, Hetzel, 1891.djvu/554

Cette page n’a pas encore été corrigée

C’était vers un arbre de cette espèce que se dirigeaient les nageurs. (Page 46.)


« Un talmandua ! s’écria Munday.

— Qu’est-ce que cela ? demanda le patron.

— Le mangeur de fourmis, répondit l’Indien ; l’espèce que vous voyez est la petite, celle qui vit parmi les branches, et voyage d’arbre en arbre à la recherche de miel, d’abeilles, de guêpes et de vers. Ah ! continua le Tapuyo qui parut subitement inspiré d’une nouvelle idée, à quoi ai-je pensé ! Je croyais que les tocandeiras désiraient grimper après l’arbre ? Il n’est pas du tout question de cela ! tout au contraire… c’est la vue du talmandua qui cause leur agitation. Et voyez, l’animal se prépare à fondre sur eux. »

En effet, le talmandua effectuait une descente parmi les branches, s’aidant tantôt de ses griffes, tantôt de sa queue.

Une fois sur le bois mort, il resta immobile à plat ventre ; puis il commença à lécher les tocandeiras qui fourmillaient par milliers autour de sa langue effilée. Pendant près de dix minutes, le talmandua continua ce manège, et des milliers d’insectes disparurent dans l’orifice qui lui servait de bouche. Enfin, l’animal parut rassasié, bientôt il n’étendit plus sa langue qu’à de longs intervalles, lorsque sa gourmandise paraissait de nouveau tentée par quelque groupe de tocandeiras plus gras que les autres ; puis il cessa tout à fait son exercice, et, prenant son élan, il sauta de nouveau parmi les branches de l’arbre, choisit la plus