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On se remit en route. ( Page 45.)


d’étrange sur l’eau, à la distance à peu près d’un quart de mille. Cela paraissait avoir environ douze yards de longueur, et s’élevait de presque six-pieds au-dessus de la surface de l’eau. Cet objet était de couleur brune et ressemblait assez à un banc de boue sèche, avec de gros pieux s’élevant à la surface. Était-ce un banc ou un espace de terre sèche ? Les cœurs des nageurs sautèrent dans leurs poitrines, à cette pensée née de leurs désirs ; mais alors ce ne pouvait être qu’un îlot, puisqu’il y avait de l’eau tout autour. N’importe, c’était de la terre, et si petit que fut le refuge, il leur promettait une nuit de repos, meilleure que toutes les nuits écoulées depuis la perte du galatea. Enfin, l’apparence d’un îlot était une sorte de preuve que la terre ferme n’était plus très éloignée.

La forme sombre semblait assez rapprochée, mais Munday s’étant soulevé sur l’eau, leur apprit qu’elle était encore à une grande distance.

Malgré cela, les nageurs se dirigèrent, avec un redoublement d’efforts, vers ce morceau brun que leurs yeux ne quittaient plus, et qu’appelaient toutes leurs espérances.

Tout à coup, ce qu’ils avaient supposé être des pieux disparut de la terre supposée, et prit la forme d’oiseaux — d’oiseaux au sombre plumage, qui, après avoir étendu leurs larges ailes triangulaires, planaient maintenant au-dessus de leurs têtes, avec des cris qui procla-