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Il était minuit environ. (Page 37.)


caoutchouc, tout eu visitant les « sipos » qui les attachaient ensemble. On ne pourrait pas dire que le départ fut gai. Il paraissait clair que le Mundrucu, en conseillant l’expédition, n’était pas très rassuré sur ses résultats.

Il fut décidé que le coaïta, pouvant être un compagnon gênant, serait abandonné.

Tipperary Tom, malgré son attachement pour le singe, ou du moins malgré l’affection du singe pour lui, consentit à la séparation ; il se souvenait du risque qu’il avait couru ou d’être noyé dans le gapo, ou étranglé par la queue du « coaïta, » et il eut soin de se dérober silencieusement sous les arbres avec les premiers nageurs. Tout le monde était parti et bien loin avant que le coaïta se fût aperçu de la désertion. Lorsqu’il en eut conscience, il jeta une série de cris plaintifs, mais assez élevés pour être entendus à l’autre bout de la lagune.

Le perroquet, abandonné aussi, possédait, lui, dans ses fortes ailes, un moyen de lutter contre le sort ; ses maîtres n’avaient pas fait dix brassées, qu’il prenait sa volée pour ne s’arrêter que sur le perchoir déjà choisi par lui, la chevelure crépue du nègre.

Mozey, peu flatté de la partialité dont il était l’objet, fut néanmoins contraint de s’y soumettre.

Les nageurs prirent de l’espoir, en voyant qu’ils pouvaient avancer assez rapidement et qu’un bon mille déjà les séparait de leur gîte