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Une heure se passa ainsi. (Page 21.)


de singe-araignée n’inspirait de sympathie à personne.

Il n’entrait pas dans les intentions de nos aventuriers de partir immédiatement après l’organisation des ceintures natatoires. Pour en faire usage, il était nécessaire d’attendre que le caoutchouc fut complètement sec, ce qui demandait une autre heure d’attente.

Les préparatifs de voyage, comme on le conçoit, ne devaient pas être longs, chacun n’ayant qu’une chose à faire : attacher la ceinture autour de sa taille. On allait procéder immédiatement au départ, quand un obstacle, qu’on avait oublié, se présenta tout à coup : le jacara.

Le reptile était encore où on l’avait laissé, sous l’arbre. Il s’était tenu là, tantôt étendu sur l’eau, comme une souche, tantôt décrivant lentement des cercles autour du tronc, les yeux invariablement fixés sur les naufragés. Tant d’astuce brillait dans ses yeux, qu’on l’aurait cru doué d’une intelligence surnaturelle et capable de comprendre à quel usage étaient destinés les pots de singe attachés ensemble.

À tout événement, il semblait décidé à ne pas être frustré des objets de sa convoitise. Se jeter à l’eau pendant que l’énorme amphibie montait ainsi la garde, c’eût été aller se mettre sous sa dent. Personne n’y songea.

Pendant toute une autre heure, les naufragés restèrent dans l’arbre, impatients et chagrins.