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Un cri de fauve s’échappa. (Page 91.)


rèrent la grâce de ce paysage ignoré des hommes. Ce refuge n’avait guère que trois cents yards de longueur, et il était entouré d’une masse rocheuse assez facile à escalader, grâce aux genévriers qui croissaient le long de ses pentes. Le roc était un composé de gypse et de sélénite brillant à l’œil, et ses cavités servaient de lit incliné à des torrents en miniature qui, de loin en loin, se donnaient des airs de cascade. Ces torrents formaient de petits ruisseaux cristallins qui traversaient le vallon et y produisaient une végétation intense émaillée de fleurs qui, pour être sauvages, n’en étaient ni moins belles ni moins parfumées.

Lorsque l’aube répandit ses lueurs d’un bleu tendre sur la terre, les fugitifs admirèrent la grâce de ce paysage si nouveau pour eux.

« C’est un paradis ! s’écria Édouard Warfield.

— Et voilà deux charmantes Èves qui se sont levées pour saluer le soleil, » repartit le Mexicain en montrant les deux sœurs qui s’approchaient.

L’endroit choisi pour la halte était l’extrémité du vallon, qui était d’un niveau plus élevé que le reste de sa superficie. Il était protégé, de plus, par des blocs de rocher, qui lui faisaient une sorte de fortification naturelle.

La pensée n’était point venue aux fugitifs