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Mais pas avant d’avoir enfoncé la lame de son couteau. (Page 67.)


nous nous rendions compte de l’influence que ce misérable a prise sur lui.

— Je n’ai pas le secret de cette influence, mais je sais qu’elle est absolue, répondit Marian. Je ne voulais point quitter la clairière ; je ne voulais pas surtout aller loin de ma petite Lilly. Pour la première fois de ma vie, je résistai à mon père après l’avoir longtemps supplié de ne pas me chasser. Alors, il se leva et me dit d’un ton terrible : « Si vous refusez de partir, Marian, vous condamnez votre père à une triste fin. Déclarez à John Stebbins que vous ne voulez pas le suivre, et je vais dans un coin de mon enclos me faire sauter la cervelle d’un coup de revolver. » Que pouvais-je répliquer ? J’obéis… Nous partîmes, et nous n’étions pas depuis longtemps en route quand je m’aperçus dans quelle mauvaise compagnie j’étais. Les maximes de dépravation dont John Stebbins, sa femme et mes compagnons de route firent parade devant moi me décidèrent à me sauver, au péril de ma vie… Vous savez tout le reste.

— Il résulte de cette scène avec votre père, que Stebbins a un pouvoir absolu sur lui, dit le capitaine. Holt lui doit-il de l’argent ?… Cela peut être ; mais non, ce ne serait pas assez. D’un autre côté, si les Mormons sont aussi cyniques, il est impossible qu’ils ne dévoilent pas la bassesse de leurs mœurs pendant un aussi long voyage. Pour que