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« Qui parle ainsi ? » dit la chasseresse. (Page 57.)


Ce n’était plus la crainte qui retenait le capitaine dans sa cachette, mais la honte de se montrer à cette belle Diane des forêts américaines dans le piteux état où les Arapahoes l’avaient mis : la figure et le corps barbouillés de noir, brillant comme un soulier ciré, et tatoué d’une assiette blanche sur la poitrine. Il aurait bien couru à la mare pour tâcher de se débarrasser de son apparence de ramoneur ; mais il eut peur que la jeune femme ne partît pendant ce temps, et il se tint coi, attendant l’instant favorable pour se montre à à elle.

Pendant ce temps, la chasseresse s’était approchée du bighorn pour s’assurer qu’il était mort, et elle se mit à gronder doucement son chien qui sautait sur la bête comme s’il voulait la dévorer.

« À bas, Wolf ! lui dit-elle. Ce n’est point vous qui avez levé ce gibier-là, et si vous me le gâtez, faites attention, camarade, vous n’en tâterez point.

— En refuseriez-vous un morceau à un homme qui meurt de faim ? demanda le fugitif en élevant sa tête au-dessus du buisson qui le cachait.

— Ah ! qui parle ainsi ? » dit la chasseresse en serrant son rifle, plutôt par surprise que par frayeur.

Le chien bondit vers le buisson en aboyant de toutes ses forces.

« Wolf, ici, » dit la chasseresse.