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Édouard Warfield se sentit libre. (Page 54.)


tiques, il s’était laissé choir comme un corps subitement privé de vie.

En effet, le bruit d’une détonation d’arme à feu retentit aussitôt et fut répercuté par tous les échos de la gorge.

Mû par des considérations de prudence, le fugitif resta caché sous les cotonniers, afin de voir le chasseur pour juger de ce qu’il était avant de se montrer à lui. Il n’attendit pas longtemps.

Les buissons furent frôlés par la course rapide d’une personne qui s’approchait. Un grand chien, assez semblable à un loup, tourna l’angle d’un rocher et alla se jeter sur le cadavre du bighorn. Au même instant une voix s’écria :

« À bas, Wolf ! à bas ! »

Édouard Warfield resta saisi d’étonnement. C’était là une voix de femme !

Bientôt après elle parut, et la surprise du capitaine devint de l’admiration. Cette femme était belle, mais d’une beauté étrange et majestueuse à la fois.

Un tilma en peau de faon, orné de broderies en graines rouges et bordé d’un tour de plumes, une tunique garnie de franges ; une couverture en navajo rayé jetée en sautoir sur son épaule, toute cette toilette était digne de celle qui la portait et qu’Édouard Warfield nomma du premier abord la chasseresse sauvage, car elle tenait dans sa petite main le rifle qui avait tué le bighorn.