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Deux sauvages étaient à ses côtés. (Page 50.)


— Ma foi, camarades, je n’en sais rien, répondit le capitaine. Il n’y a guère qu’une douzaine de ces diables qui aient approché de nous à l’abri du wagon. Ils seraient venus en plus grand nombre s’ils avaient voulu nous attaquer ouvertement.

— Ah ! s’écria le chasseur, voyez cette colonne bleue qui s’élève vers le ciel. C’est un feu.

— Et un autre, et un autre ; encore de la fumée de ce côté, répondit le capitaine en tournant les yeux, autour de la plate-forme. Oui, j’entends le crépitement de l’herbe sèche, le craquement du bois qui s’allume… Oh ! les misérables ! ils vont nous enfumer, et nous ne mourrons pas même de la vaillante mort du soldat ! »

Au bout d’un quart d’heure, la plate-forme fut enveloppée d’un nuage, et les assiégés n’aperçurent plus la vallée qu’à travers ce voile, de minute en minute épaissi. Bientôt le ciel même fut obscurci par des vapeurs noirâtres et suffocantes. Enfin, les quatre assiégés finirent par avoir de la peine à s’apercevoir les uns les autres à travers la fumée qui roulait ses flots autour de la plateforme.

« Eh quoi ! s’écria Sure-Shot d’une voix enrouée par les âcres vapeurs qui le suffoquaient, nous laisserons-nous enfumer comme des bêtes puantes dans leur terrier ? Non. non, j’aimerais mieux encore subir les cent morts que ce misérable nous a promises.