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Le coup de Patrick. (Page 46.)


La masse se mit en mouvement, le timon projeté vers le monticule, semblable à quelque horrible mammouth, approchant des assiégés pour les dévorer.

Sure-Shot se tordait les mains : « Rien à faire, murmurait-il, rien à faire, par le vieux Nick ! Oh! les lâches qui, voulant prendre notre peau, n’osent pas risquer la leur! » Pendant que le wagon avançait, les Indiens, armés de fusils, s’approchèrent sous le couvert de leurs chevaux, et lancèrent leur incertaine mais dangereuse volée de balles. Enfin ce bélier d’un nouveau genre atteignit la base de la butte, et son timon s’abattit sur des branches de cèdre. Les Indiens n’avaient plus besoin de ce rempart roulant; ils pouvaient, sans danger, passer d'un bloc de granit à l’autre, et cerner la butte. Ils sautaient, en effet, de rocher en rocher, comme des spectres rouges et avec la rapidité de l’éclair. En vain les assiégés tentaient-ils de les viser, au vol, pour ainsi dire, avant que le point de mire ne fût pris, les hommes avaient disparu. D'ailleurs, assaillis par une grêle de plomb, les quatre blancs furent obligés de se retrancher derrière leur bastion.

Il y eut près d’une demi-heure de suspens dont les assiégés ne surent que penser.

« Que diable veulent-ils faire? Ils ne bougent pas plus que des souris ! dit le premier, Sure-Shot, de très mauvaise humeur de n’avoir pas pu tirer son coup de fusil.