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« Emmenez avec vous Suvanée ». (Page 29.)


« À Monsieur Warfield.

« Vous me trouverez peut-être bien hardie de vous écrire, mais vous seul viendrez dans la hutte après notre départ, et vous seul êtes assez bon pour me rendre un service qui importe au repos de mon esprit. À deux milles de la clairière vit mon unique parent, Franck Wingrove. Le premier passant venu dans la forêt vous indiquera sa plantation. Je vous en prie, Monsieur, veuillez lui remettre les feuillets qui suivent celui-ci. Vous aurez obligé une fois de plus une pauvre enfant qui quitte en pleurant le lieu où elle est née, et où elle a été heureuse… autrefois.

« J’allais interrompre là ma lettre, Monsieur. Mais je crains que vous ne voyiez une sorte de reproche dans ma dernière phrase. Ne l’interprétez point ainsi, je vous en supplie. Ce n’est point tant ma chère clairière que je pleure, mais cette insouciance de l’avenir qui me faisait vivre au jour le jour sans m’inquiéter jamais du lendemain. Vous n’êtes pour rien dans mes anxiétés présentes ; un mauvais esprit dirige désormais nos destinées, et c’est là ce qui m’épouvante.

« Adieu, Monsieur, soyez heureux dans votre clairière, c’est le vœu d’une pauvre fille qui vous doit la vie et qui ne vous oubliera jamais.

« Lilian Holt. »