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Marian et Lilian (Page 7.)


plus, était attendu par lui ce jour-là, comme Lilian l’avait dit.

« Le père est à la maison ? » demanda-t-il, et, sur le signe affirmatif de Marian, il mena son cheval à l’écurie, et entra dans la hutte de l’air d’un homme sûr de son importance.

Le squatter le reçut, et pendant l’échange de leurs salutations, l’observateur le plus inhabile aurait pu remarquer un singulier contraste dans les manières des deux hommes. Le visiteur était froid, tranchant, se donnait des airs de maître ; son hôte se montrait agité, l’œil errant çà et là, et fort mal à son aise. Avant qu’une douzaine de paroles eût été échangée entre eux, John Stebbins tourna sur ses talons et alla fermer la porte de la hutte. Le squatter ne fit aucune objection à cet arrangement qui empêchait ses filles de venir prendre part à cet entretien ; mais Marian, qui était restée à quelques pas de l’habitation, remarqua ce fait et en chercha la signification.

Pourquoi John Stebbins avait-il fermé cette rude porte qui avait l’habitude de rester ouverte sur ses gonds de cuir ? excepté la nuit ou quand les tempêtes de pluie soufflaient de l’ouest. Pourquoi son père, si hardi et parfois si farouche, semblait-il laisser le maître d’école commander sur sa clairière ? La jeune fille s’adressa ces questions et, n’y trouvant aucune réponse, elle adressa un signe d’adieu