Page:Reid - Aventures de terre et de mer, Hetzel, 1891.djvu/362

Cette page n’a pas encore été corrigée

Le capitaine debout devant le foyer. (Page 53.)


l’escalier et rejoignit son camarade ; puis ils disparurent tous les deux.

Le Marron reporta ses regards sur la véranda. À sa grande joie, Jessuron entra à ce moment dans sa chambre, dont la porte était restée ouverte.

« Bon, se dit Cubissa, la chouette va rentrer dans son trou, je l’espère, maintenant que son œuvre nocturne est terminée !… » Cette exclamation fut arrêtée court par la réapparition du Juif, enveloppé d’une ample robe de chambre qui lui tombait jusqu’aux pieds ; il avait quitté son chapeau, déposé son inévitable parapluie, et n’avait gardé que son sordide et inamovible bonnet de coton. Cubissa eut la douleur de le voir s’avancer une chaise à la main, comme si l’intention de Jessuron eût été de s’installer dans la véranda.

C’était précisément le caprice du Juif, car, après avoir planté son siège au milieu de la galerie, il s’y assit ; un moment après, Cubissa sentit l’odeur du tabac, et il aperçut un cigare allumé entre le menton saillant et le nez crochu de l’Israélite.

La consternation de l’observateur fut à son comble. La situation s’aggravait ; non seulement il ne pouvait réveiller Herbert, mais encore tout mouvement sur son arbre lui était interdit avant le départ du Juif.

Le Marron appela à lui toute sa patience, et il se tint immobile une grande heure, jusqu’à ce