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L’adjudant se tenait devant lui. (Page 18.)


la salle avait effectivement subi une transformation complète.

Chose étrange à dire pourtant : aucun des officiers ne paraissait s’inquiéter de la façon dont le nouveau venu avait pu s’y prendre pour leur apporter ce courrier tant attendu. Mais il ne s’en souciait guère. Tranquillement occupé à s’éventer avec son chapeau de paille, il souriait en contemplant le spectacle de cette joie qu’il venait d’apporter dans sa poche.

Il n’y avait rien d’un soldat dans toute sa personne, quoiqu’il fut armé d’une paire de revolvers, suspendus dans leurs étuis à son ceinturon de cuir jaune. Le caractère particulier de sa physionomie semblait plutôt un air d’indépendance et de liberté, joint à une intrépidité calme, et il suffisait de le voir pour comprendre qu’il n’attendait et ne demandait rien de personne.

Cependant, le capitaine Striker, ayant fini de lire sa lettre, s’avança vers lui.

« Eh bien, mon cher Mark, lui dit-il, comment avez-vous fait pour passer à travers tous ces satanés Indiens ?

— Peuh ! ce n’est pas une affaire, et l’on n’a pas fait trois ans pour des prunes le métier de correspondant spécial. Quand Charley et moi nous trouvons impossible de voyager de jour, nous partons de nuit, voilà tout !… Nous avons eu seulement une petite alerte tout près du fort avec deux ou trois de ces Peaux-