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Herbert tirant de son habit un pistolet. (Page 22.)


comme Cubissa, une corne et une calebasse en bandoulière. Quelques-uns, à la place de la gibecière habituelle, étaient chargés de cuctacoos, paniers en fibre de palmiers contenant les provisions nécessaires à la vie errante.

Leur costume ne manquait pas d’originalité, le madras noué autour du front était leur coiffure ; plusieurs de ces hommes avaient des chemises sans manches ; d’autres n’avaient pour tout vêtement que le morceau d’étoffe blanche qui ceignait leur reins ; mais tous étaient chaussés de bottes singulières. La peau de sanglier dont elles étaient faites se modelait encore fraîche et saignante sur la jambe dont elle prenait en séchant la forme exacte, comme un bas élastique.

« Ce gentleman blanc n’a pas déjeuné, dit Cubissa à ses camarades ; allons, Quaco, qu’avez-vous dans vos cuctacoos ? »

L’individu interpellé était un garçon de proportions colossales, d’une physionomie bienveillante, qui paraissait occuper un grade dans la troupe.

« Je crois, capitaine, répondit-il avec une grâce comique, qu’une chose jointe à l’autre fera l’affaire, c’est-à-dire si le gentleman n’est pas trop difficile sur la qualité des mets.

— Voyons un peu ! reprit Cubissa en inspectant l’intérieur des paniers : un jambon de chevreuil lardé, bon pour commencer ! Et quoi encore ? Une couple de homards, deux pigeons ramiers et une poule sauvage. Très