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Le pauvre Foolah tomba évanoui. (Page 19.)


cons n’étaient pas loin. Je ne vous en ai pas moins de reconnaissance ; mais je savais que les menaces de ces gavaches étaient pures fanfaronnades… Ah ! les voici.

— Qui donc ?

— Les Marrons. »

Herbert perçut des craquements dans les buissons, et tout aussitôt une douzaine d’hommes armés sortirent du taillis et s’avancèrent vers le ceiba.

Le jeune Anglais regarda la petite troupe avec curiosité en comprenant enfin qu’il avait devant lui quelques-uns de ces vaillants marrons de la Jamaïque, dont la race avait maintenu pendant deux cents ans son indépendance malgré tous les efforts de la population blanche de l’île. Il se souvenait du récit de leurs luttes héroïques, dont les montagnes bleues furent le théâtre ; il se disait que ce petit peuple pouvait être fier de fouler ces sentiers dont chacun fut arrosé du sang de ses enfants dans la guerre soutenue contre des assaillants dix fois plus nombreux qu’eux et mieux armés.

Aussi Herbert regarda-t-il les nouveaux venus avec un vif intérêt. C’étaient, à une ou deux exceptions près, des noirs à la stature élevée, aux visages brillants de santé, et dans les yeux desquels luisait un noble sentiment d’indépendance. Leurs attitudes fières attestaient des hommes libres, des chasseurs ou des guerriers. Ils étaient armés de fusils, de longs couteaux et de machetes et portaient,