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« Qu’avez-vous donc là, capitaine ? » (Page 5.)


trouvait un individu d’autant plus remarquable qu’il ne cherchait qu’à se faire admirer. Au premier coup d’œil, on savait qu’on avait devant soi un cockney de Londres et un exquisite de la plus pure espèce. Ce jeune homme, bien qu’il eût vingt et un ans à peine, avait une figure fatiguée ; il était d’un blond exagéré ; ses favoris et ses moustaches, soigneusement cultivés, dénotaient le cas que faisait d’eux leur propriétaire ; des sourcils d’un jaune fade couronnaient des yeux d’un gris terne dont l’un était constamment fermé, et dont l’autre clignotait sous le lorgnon enchâssé comme à demeure dans sa paupière.

Son costume recherché répondait à ses prétentions de dandysme, et la lenteur de ses paroles, complétait le caractère du personnage.

Du reste, sauf le sourire moqueur que quelques-uns avaient peine à déguiser, on le traitait avec déférence ; car M. Montagu Smythje avait pris soin d’expliquer aux personnes honorées de sa confiance qu’il allait prendre possession à la Jamaïque d’une propriété importante dont M. Loftus Vaughan avait été le curateur pendant sa minorité.

Parmi les humbles voyageurs faisant partie du steerage à bord de la Nymphe de l’Océan, se trouvait un autre jeune homme, de l’âge de M. Smythje, mais d’un aspect bien différent. Il avait le teint brun, malgré son origine anglaise ; ses traits réguliers, la réserve de son maintien eussent attiré l’attention d’un obser-