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que les autres. Le jeune homme oublia qu’il avait appris à se taire chez les sauvages. Il se jeta dans les bras de son père dont les yeux pleins de larmes se tournèrent vers Jan Van Dorn.

« Baas, dit-il d’une voix émue, vous êtes l’homme le plus généreux du monde comme vous en êtes le plus miséricordieux.

— La joie vous fait divaguer, mon bon ami, répondit Jan Van Dorn. Vous dites des mots qui n’ont pas de sens.

— Ah ! s’écria Karl de Moor, je ne sais ce qui me retient, en ce moment où nous sommes tous rassemblés…

— Pour le coup, taisez-vous, Karl, dit Jan Van Dorn de son air de commandement. Vous savez que j’aime à être obéi, et l’injonction de vous taire à jamais sur nos anciens malentendus est le dernier ordre que vous donnera votre baas. »

Un même cri sortant de toutes les poitrines termina cet incident que, seuls, Jan Van Dorn et Karl de Moor avaient pu bien comprendre.

« Vive le baas ! »

Après cette manifestation d’ensemble due à la joie de tous, il se forma dans la réunion des groupes dont on n’essayera pas de peindre les émotions particulières. Il est des bonheurs discrets que l’on diminuerait en essayant de les décrire.