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Les éclairs déchiraient à tous moments les nues. (Page 89.)


matin le baas pendant la quatrième semaine de séjour dans l’île Meistjé.

— Les cuissons ne sont pas toutes faites, répondait l’un.

— Il reste un groupe d’hippopotames dans les palmits, » objectait l’autre.

Et la réplique du baas était :

« Eh bien ! encore un jour. »

Lui aussi, le sage Van Dorn, se laissait entraîner à rester dans l’îlot plus longtemps que de raison.

« Demain nous chargerons le radeau, dit-il enfin un soir, et nous partirons dès la fin de cette opération. »

Mais, le lendemain, le ciel était obscurci par des nuages gris, et la foudre grondait au loin.

Avant qu’on eût commencé l’embarquement, l’orage s’était rapproché. Les coups de tonnerre semblaient éclater sur la tête même des Vee-Boërs ; les éclairs déchiraient à tout moment les nues, le ciel était en feu. Une pluie diluvienne succéda aux décharges électriques de la foudre. Ce n’était même plus de la pluie, mais de vraies cataractes, des torrents d’eau.

Pendant cinq jours et demi, il plut de la sorte.

Seules, les nuits amenaient une accalmie ; mais le ciel restait tellement sombre qu’on ne pouvait pas profiter de ce répit pour aménager le radeau. Et, durant le jour, impossible de se hasarder hors de l’abri des tentes ;