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Il y avait au moins un millier d’éléphants. (Page 78.)


ment perceptible sur les deux rives était produit par des oiseaux mangeurs d’insectes qui se perchaient sans façon sur le dos des sauriens et attrapaient au vol les mouches qu’attirait l’odeur forte, nauséabonde, des crocodiles.

Les nuits précédentes, les Vee-Boërs avaient entendu dans le lointain des clameurs assez semblables aux mugissements d’une centaine de taureaux. Ils avaient reconnu des cris de crocodiles et s’étaient étonnés de la force et de la durée de ces cris. Le grand nombre de crocodiles réunis autour du lac leur expliquait ce fait, mais ne leur donnait pas la raison d’un tel congrès de sauriens. Ils se demandaient encore comment avait pu se former un tel rassemblement de monstres.

Les radeaux n’eurent pas plus tôt débouché dans le lac que les oiseaux effrayés s’envolèrent à tire-d’aile, en criant à plein gosier. Leurs cris d’alarme produisirent un effet instantané sur les animaux qui leur servaient de perchoir.

Jusque-là inertes et pour la plupart endormis, les crocodiles se dressèrent sur leurs courtes pattes et se dirigèrent vers l’eau, en rampant avec une vitesse qu’on n’attendrait pas d’animaux d’aussi lourde carapace.

Devant un ennemi inconnu, leur instinct les poussait à chercher un refuge dans le lac. Telle fut du moins la pensée des Vee-Boërs en observant l’action simultanée de tous les crocodiles.