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Ils déchargèrent coup sur coup toutes leurs armes sur les crocodiles. (Page 74.)


Une quinzaine de jours de travail suffit à tout. Un matin, au point du jour, tout était terminé. Trois radeaux flottaient à l’ancre, prêts à partir, et les émigrants quittaient pour la seconde fois le camp du mowana. Ils espéraient bien que ce serait la dernière et qu’ils ne reverraient jamais ce lieu qui leur avait coûté toute leur fortune de bétail.

On avait donc construit trois radeaux, un par famille, parce qu’un seul eût été trop large pour une rivière qui pouvait se trouver étroite à certains de ses coudes dans les régions montagneuses. On se réservait de réunir les trois embarcations pour n’en faire qu’une lorsqu’on aurait atteint le Limpopo.

Chacun de ces radeaux présentait une largeur correspondant à la longueur des koker-booms, une douzaine de pieds environ. De l’arrière à l’avant, de la proue à la poupe, ils mesuraient plus de quarante pieds. On avait lié solidement côte à côte les troncs de koker-booms avec des lianes flexibles, presque aussi solides que des cordes, des baavian-touw qui croissaient en abondance dans les fourrés avoisinant la rivière.

Ce mot de baavian-touw signifie corde de babouin. C’est une plante grimpante aux longues tiges, aux feuilles légèrement renflées à leur milieu en forme de cœur. Les Boërs se servent du baavian-touw à défaut d’autres cordages, et ce ne fut pas une innovation de la part des émigrants que d’employer ces