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Mac Diarmid n’écouta que son courage. (Page 10.)


« Des menaces n’ont jamais cassé les os de personne ! remarqua-t-il assez dédaigneusement. Le chien sans voix est celui qui serre bien les crocs.

— Vous avez raison, » dit aussitôt Mac Diarmid.

Et il ajouta d’un ton contenu :

« Vous verrez bientôt si je serre bien les miens quand j’ai prise… »

Mais il n’acheva pas sa phrase.

Le jardin de Kosciusko servait, ce soir-là, de promenade aux invités de l’École militaire. C’est un grand parterre en terrasse, qui s’étend le long du champ de manœuvres et le sépare de la rive de l’Hudson.

À l’heure même où le steamer longeait le mur de la terrasse, un entretien, bien différent de celui de Mac Diarmid avec Evan, s’y poursuivait entre le sous-lieutenant Armstrong et une belle jeune fille en robe blanche qui n’était autre que miss Juliette Brinton.

« Ne regrettez-vous point de quitter West-Point ? demandait-elle.

— Eh ! que sais-je ? disait-il d’un air pensif. Sans doute j’ai eu ici de douces heures, — quoiqu’on puisse les compter.

— Les compter ? Vous m’étonnez vraiment. J’ai toujours entendu dire que les officiers se rappellent avec tant de plaisir leurs années d’École !

« Dites-moi donc, reprit-elle, quel était ce