Page:Reid - Aventures de terre et de mer, Hetzel, 1891.djvu/259

Cette page n’a pas encore été corrigée

Un être humain errant comme un spectre au milieu des bestiaux. (Page 47.)


tenant ainsi l’opinion du baas, vous ne songez pas, ami Blom, aux difficultés de la traversée du Karrou. Nous avons déjà eu bien de la peine à le franchir quand notre caravane possédait bœufs et chevaux. Et puis, dans votre hypothèse, vous faites abstraction des femmes et des enfants, qui certes seraient incapables de marcher à pied pendant les longues étapes du Karrou. Autant dire que vous ne nous avez ouvert aucun avis, et j’ajoute que ceci n’est pas un reproche, car je n’entrevois pas moi-même un seul moyen de salut.

— Ah !… vraiment ! fit Jan Van Dorn, qui tirait de sa pipe d’énormes bouffées de fumée avec un flegme tout hollandais.

— Si vous avez une idée, baas, tirez-nous de peine bien vite en nous la confiant, lui dit Klaas Rynwald.

— Ah ! il n’y a que vous, Jan Van Dorn, pour ne vous laisser abattre par aucune épreuve, » ajouta Hans Blom.

Habitué de la part de ses associés à cette bonhomie pleine de déférence, le baas ne leur fit pas attendre l’explication de ses projets. Il débuta ainsi :

« Comme il nous faut sortir d’ici de toute manière, je m’étonne que ni l’un ni l’autre de vous n’ait calculé que nous avions moins loin à aller au lieu où nous nous rendions qu’à retourner en arrière. Nous sommes maintenant assez rapprochés du pays où nous comp-