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Piet avait reconnu son trère et Ludwig. (Page 36.)


Piet et Hendrik s’expliquèrent le départ précipité des Vee-Boërs. Le lieu du campement avait dû être subitement envahi par les mouches empoisonneuses, et la fuite était le seul moyen de salut contre cet ennemi ailé.

Ludwig n’eut donc pas besoin de donner à ses amis d’autres explications.

Voici d’ailleurs ce qui s’était passé. Il n’y avait pas une heure qu’on connaissait au camp cette invasion des tsétsés. Avant de s’installer quelques jours auparavant sous le mowana, les Vee-Boërs avaient inspecté les bois et les buissons environnants sans y faire de découverte suspecte. Ils ne se seraient pas arrêtés cinq minutes sous le mowana si un seul de ces insectes y avait été signalé.

Le fléau était tombé dans le camp comme un coup de foudre. Jusque-là, à l’exception de la famille Van Dorn inquiétée par l’absence de Piet, chacun s’était livré à la joie à cause du surcroît d’approvisionnement qu’avait apporté à la colonie le massacre des buffles. On avait vite oublié l’alarme de la veille, en raison des bénéfices qu’on en avait retirés. — Ce surcroît de viande arrivait juste à point pour remplacer les moutons perdus. En voyage, nourrir tant de bouches n’est pas chose facile. On comptait bien sur l’adresse des chasseurs ; mais le gibier s’était rarement montré à portée pendant la traversée du Karrou, et le stock de provisions avait diminué en conséquence. L’hécatombe de buffles regarnissait le garde-manger.