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La malheureuse bête ne pouvait tenir plus longtemps. (Page 32.)


Quoique le jeune chasseur manquât de temps pour réfléchir, il ne perdit pourtant pas la tête.

Il commença par décharger son roër sur un des éclaireurs de la meute sauvage. Ce bruit inattendu dérouta la troupe, et pendant que les chiens étaient là, en arrêt, hésitant à fournir une attaque immédiate, une seconde détonation retentit et un nouvel éclair les effraya.

Néanmoins, tout indiquait qu’ils se préparaient à vaincre leurs dernières hésitations pour fondre sur leurs deux proies, lorsque Piet eut une inspiration. S’apercevant que les chiens avaient reculé devant le feu sorti de son roër plutôt que devant la crainte d’être abattus comme leurs éclaireurs qu’ils piétinaient sans pitié, le jeune chasseur fit jaillir une étincelle sur le gros tas d’herbes sèches qui lui avait servi de lit.

L’herbe prit feu aussitôt et une large flamme s’élança vers le ciel. Pour activer ce foyer, Piet soulevait les herbes en combustion avec le bout de son roër et il agitait le voile rouge des flammes devant les assaillants. Les chiens sauvages crurent sans doute à un incendie subit de la prairie, ou ils trouvèrent impossible de traverser ce rempart de feu. Quoi qu’il en fût, ils prirent la fuite en grognant.

La bataille était gagnée.

Piet restait maître du terrain avec la joie bien légitime d’être rentré en possession de son bon cheval.