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Piet fit taire pour toujours l’affreux rire de l’animal carnassier. (Page 29.)


sauvages à gueule armée de crocs avides et dont les yeux luisaient de férocité s’acharnaient à la poursuite du pauvre cheval. À chaque bond qu’il faisait à droite ou à gauche, Hildy rencontrait un groupe d’assaillants. Poursuivie peut-être depuis plusieurs heures, la malheureuse bête ne pouvait tenir plus longtemps.

La première impulsion du jeune Boër avait été de courir à la rescousse ; mais c’eût été jouer sa vie en pure perte, sans aucun profit pour sa monture en détresse. Piet, qui tenait déjà son roër en main, eut une seconde et meilleure inspiration.

Il poussa avec vigueur un sifflement particulier. À cet appel bien connu, Hildy répondit par un hennissement joyeux, et il accourut hors d’haleine, tremblant de tout son corps, se réfugier auprès de son maître dont la présence le rassurait. Cependant l’homme et sa monture étaient loin d’être sauvés…

La meute sauvage s’avancait rapidement.

Piet descendit de la fourmilière. Ce n’était pas un refuge contre de semblables adversaires. Ils l’eussent escaladée en un moment.

Debout auprès d’Hildy, encore scellé et bridé, Piet se demanda d’abord s’il ne ferait pas bien de chercher son salut dans la fuite ; mais il jugea que l’épuisement du pauvre cheval ne lui permettrait pas de fournir une longue course, et comprit qu’il fallait faire face au danger.