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Le cavalier fut jeté par-dessus la tête de sa monture. (Page 23.)


chute et de ces bruits discordants, il ne fut pas plus tôt sur pied qu’il s’enfuit au galop, abandonnant son maître à son malheureux sort.

Piet Van Dorn se trouvait dans une passe fort critique. Il était à pied, n’ayant qu’un roër déchargé, et le taureau furieux approchait, tête baissée et cornes menaçantes.

Les rôles étaient subitement intervertis. Le fuyard de tout à l’heure devenait l’agresseur, et, selon toute probabilité, c’était le gibier qui viendrait à bout du chasseur, car par quel expédient parer une attaque aussi formidable ?

Un rapide regard circulaire ne révéla au jeune homme aucun poste de refuge. Partout la plaine verte et plate. À peine ça et là un bouquet ou deux de buissons et quelques arbustes isolés. Un seul arbre à feuillage épais et dont les rameaux pendants touchaient presque le sol semblait lui présenter quelques chances de salut, il pouvait du moins lui servir d’abri momentané, lui permettre de recharger son roër.

S’élancer vers cet arbre et se cacher derrière, fut pour Piet l’affaire d’un instant. Par bonne chance, le taureau n’avait pu prendre les devants.

Jamais chasseur en détresse ne respira plus librement que le fils du baas lorsqu’il atteignit l’arbre divisé en deux troncs parallèles, s’élevant à dix ou douze pieds de haut et tous