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Sous cet abri, les Vee-Boërs pouvaient braver les rayons du soleil. (Page 15.)


insectes industrieux qui se construisent ainsi une sorte de cité. Il se trouvait beaucoup de ces huttes aux environs, toutes veuves de leurs habitants.

« Il n’y a pas que nous qui émigrions, s’était écrié le joyeux Piet en constatant le premier le vide de ces habitations. Quelle sorte d’Anglais a pu chasser d’ici ces pauvres termites ? »

Cette question badine ne comportait pas de réponse sérieuse ; mais, quel que fut le motif de l’exil de ces insectes, les Vee-Boërs furent contents de profiter de l’œuvre de leur industrie. Ils s’emparèrent d’une hutte où l’on alluma un feu qui rendit bientôt brûlante toute la surface de ce fourneau improvisé.

Au-dessus, s’étalait toute une batterie de cuisine : des bouillottes qui chantaient, des marmites et des casseroles fumantes, des poêles où grésillaient une friture odorante.

Des palais inaccoutumés aux saveurs spéciales de la cuisine transwaalienne n’en apprécieraient guère les mérites. Le repas se composait principalement de chair d’antilope frite dans le lard, que rend en cuisant la queue du mouton dit « à queue grasse. »

Il va sans dire que ce lard ne provenait d’aucune des bêtes empoisonnées par la tulp. À leur départ, les Vee-Boërs en avaient emporté une quantité suffisante pour leur voyage. Les colons hollandais, établis en Afrique, font une grande consommation de