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Une seconde décharge retentit : (Page 10.)


un danger pressant vint retarder le départ de la caravane.

Les Vee-Boërs se trouvaient, pendant cette délibération, à la lisière du bois de mopanés. Un bruit formidable s’éleva de l’intérieur de la futaie, un bruit que nul ne pouvait méconnaître et qui fit trembler gens et animaux domestiques : le rugissement du lion.

Ce n’était pas seulement un rugissement isolé, mais une atroce cacophonie formée par au moins vingt voix différentes. Il semblait que chaque lion s’efforçât de rugir plus fort que ses congénères.

Malgré le courage proverbial des Boërs du Transwaal, les émigrants ne purent se défendre d’un mouvement d’effroi en songeant aux femmes et aux enfants, qui, par bonheur, se trouvaient encore enfermés dans les chariots, mais bien peu protégés contre une invasion de fauves.

Les Boërs n’étaient pas armés ; ils laissaient habituellement dans les wagons leurs roërs, ce fusil à un seul canon en usage chez les colons hollandais, et dont la portée et la puissance répondent au besoin de toutes les chasses.

Sauter de cheval, courir prendre et armer leurs roërs fut l’affaire d’un instant pour les pères de famille et pour les jeunes gens. Us se placèrent ensuite en ligne de défense devant les chariots.

Tout le reste de la caravane était dans