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« Viens, viens vite, Francesca. (Page 77.)


Nacéna avait écouté en silence.

« Merci, dit-elle à Francesca. C’est vous qui avez raison, vous avez compris Nacéna. Je pardonne à ces hommes de penser à vous plus qu’à la justice.

— Soit, je me rends, reprit Gaspardo ; je suis persuadé pour ce qui concerne Nacéna ; moi aussi, j’ai confiance en elle. Mais je n’ai pas confiance dans Aguara, mais je crains pour Nacéna ce misérable Valdez, mais je n’ai surtout aucune confiance dans les reliques de cette vieille sorcière. Voyons, Nacéna, soyez franche jusqu’au bout : si nous rendons la liberté à Shebotha, que fera-t-elle ?

— Elle bondira jusqu’au village, répondit Nacéna, elle ira droit à la demeure d’Aguara, elle lui ordonnera de monter à cheval avec ses meilleurs cavaliers et de se mettre à votre poursuite. Elle lui dira que j’ai su déjouer ses projets et me dénoncera à sa vengeance. »

Shebotha avait tout compris. En écoutant Nacéna, ses yeux de démon lançaient des flammes, un sourd sifflement sortit de sa gorge, et elle fit un soubresaut si violent que si ses liens n’avaient pas été bien solides, elle les eût brisés.

Nacéna impassible la regardait. « Ai-je lu dans ton âme, Shebotha ? » lui dit-elle.

Celle-ci, par trois fois, baissa la tête et la releva en signe d’assentiment.

« D’où il suit, s’écria Gaspardo, que, pour