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L’énorme animal effaré bondit d’épouvante. (Page 31.)


existé. Au-dessus de la berge opposée de l’arroyo, ils pouvaient distinguer un espace de ciel d’une belle nuance azurée, et par les rayons de lumière qui plongeaient dans le vallon, ils voyaient que le soleil brillait aussi pur qu’avant d’avoir été obscurci par les nuages épais de la poussière.

Cette terrible lutte des éléments avait duré en tout une heure. Ils l’auraient considérée comme un rêve s’ils n’eussent eu sous les yeux, s’étendant sur les pentes du terrain, les traces de sa furie : des arbres déracinés, d’autres oscillant, des branches brisées et déchirées, des bouquets d’arbustes couchés comme des roseaux, enfin, à leurs pieds, un torrent écumant remplaçant le mince ruisseau que leurs chevaux avaient traversé à gué une heure à peine auparavant.

Sans cet obstacle fort sérieux, ils auraient immédiatement repris leur voyage, mais d’un seul coup d’œil, ils en avaient reconnu l’impossibilité. Comme le paysan de la fable, mais avec plus de raison puisqu’ils n’avaient devant eux qu’un fleuve improvisé et accidentel, ils devaient attendre le moment où les eaux baisseraient.

« Nous n’en avons pas pour longtemps, mes enfants, » dit le gaucho, en remarquant leur impatience et en essayant de les encourager.

« Non, continua-t-il, après être resté un instanL les yeux fixés sur le torrent, pas pour bien longtemps. Ce débordement, né de la