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L’ouragan éclatait dans toute sa furie. (Page 21.)


Tout en se hâtant de fuir le danger qui les menaçait et dont nous avons pu apprécier l’importance dans le précédent chapitre, les trois cavaliers suivaient toujours la piste des sauvages qui, par bonheur, se dirigeait vers l’endroit où Gaspardo espérait trouver un abri contre la tempête. On ne quittait pas le bord du fleuve coupé çà et là par des hauteurs plus ou moins abruptes.

Malgré leurs craintes, ils ne pouvaient s’empêcher de songer aux assassins qu’ils poursuivaient. On sait que Ludwig et Cypriano étaient sur ce point d’opinion différente, et ils continuaient, à ce sujet, leur discussion de la veille.

Fort de ses secrets pressentiments, Cypriano était persuadé que les Indiens appartenaient à la tribu des Tovas et que le ravisseur de sa cousine n’était autre que le fils de leur chef ; Ludwig, trop confiant, rejetait cette idée. La chose était absurde, monstrueuse, impossible. Naraguana, le vénérable Naraguana, le vieil ami de son père, son protecteur depuis si longtemps, pouvait-il tout d’un coup être devenu un traître et avoir consenti à un pareil forfait ?

« Il n’y a peut-être pas consenti, répliquait Cypriano. Je crois qu’il ne l’eût pas permis, il peut même l’avoir ignoré et l’ignorer encore, mais nous savons qu’en plus d’une circonstance les vieillards de la tribu ont eu à faire justice de crimes du même genre commis à