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CHAPITRE XII

Le poteau


Il était bien heureux pour moi que j’eusse appris à nager, surtout que j’eusse profité des leçons de mon ami Blou ; c’était le seul talent qui put m’être utile en pareille circonstance ; car, sans lui, je périssais aussitôt. Je me trouvai soudain au milieu des quartiers de roche qui couvraient tout l’écueil, et si je n’avais pas été bon plongeur, il est probable que cette chute au fond de l’eau aurait causé ma mort.

Mais au lieu d’y rester, je reparus à la surface comme eût fait un canard ; puis, m’élevant avec la vague, je regardai autour de moi pour découvrir mon poteau. Il était moins facile de l’apercevoir que vous ne l’imaginez ; l’eau m’aveuglait, en me fouettant la figure ; et, comme un chien de Terre-Neuve qui cherche quelque chose dans une rivière, je fus obligé de faire deux ou trois tours avant de rien distinguer dans l’ombre, car vous savez qu’il faisait nuit.