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je voulais être sûr de pouvoir accomplir mon escalade, au moment où il n’y aurait plus moyen de la différer.

C’était beaucoup moins facile que je ne l’avais cru d’abord, surtout pour commencer ; la partie inférieure du poteau était enduite, jusqu’à deux mètres au moins, de cette espèce de glu marine dont les rochers étaient couverts, et cet enduit le rendait aussi glissant que les mâts de cocagne que j’avais vus à la fête de notre village.

Il me fallut échouer plusieurs fois avant de réussir à dépasser la ligne blanche ; le reste fut plus aisé, et je ne tardai pas à être au bout du poteau. Arrivé là, je me félicitai d’être parvenu à mon but, et j’étendis la main pour saisir le bord de la futaille. Quelle amère déception !

J’avais le bras trop court pour atteindre l’extrémité du tonneau ; le bout de mes doigts n’arrivait qu’au ventre de la barrique, où je n’avais aucune prise, et il m’était impossible de gravir jusqu’au faîte.

Je ne pouvais pas davantage garder ma position ; mes forces ne tardèrent pas à s’épuiser, et l’instant d’après j’avais glissé malgré moi jusqu’en bas du poteau.

Mes nouvelles tentatives ne furent pas plus heureuses ; j’avais beau étendre les bras, étirer les jambes, faire mille et un efforts pour me hisser plus