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CHAPITRE IX

Sur l’écueil


J’atteignis enfin les rochers, non sans peine, car j’avais le courant contre moi ; ce n’était pas seulement la brise, mais encore la marée montante qui avait entraîné mon bateau. Cependant j’arrivai au but ; l’effort qui me porta sur l’écueil était le dernier que j’aurais pu faire, et je demeurai complétement épuisé sur le roc, où j’avais rampé en sortant des flots.

Toutefois je ne restai pas dans l’inaction plus qu’il n’était nécessaire ; la marée ne badine pas ; et dès que j’eus repris haleine, je fus bientôt sur pied.

Chose étrange ! mes regards se tournèrent du côté ou mon canot s’était perdu ; je ne saurais dire pourquoi ; peut-être avais-je une vague espérance de voir mon pauvre batelet surgir de l’eau, et se diriger vers l’écueil ; mais je n’aperçus que les rames, qui flottaient dans le lointain, et qui dans tous les cas n’auraient pu me rendre aucun service.