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CHAPITRE VIII

Perte du petit canot


Vous jugez de ma surprise, ou plutôt de mon alarme.

« Qu’est-ce que c’était ? demandez-vous ; est-ce que l’esquif avait disparu ? Non ; mais pour moi cela n’en valait guère mieux, il s’était éloigné.

La crique où je l’avais mis était vide ; en jetant les yeux sur la mer, je vis mon canot voguant à l’aventure et déjà loin du rocher. Ce n’était pas étonnant, j’avais oublié de l’amarrer ; dans ma précipitation, je n’avais pas pris le cordage qui devait me servir à le fixer au bord de l’écueil ; la brise, en fraîchissant, l’avait poussé hors de la crique, et bientôt en pleine mer.

Vous comprenez ma position : comment ravoir mon canot, et sans lui comment revenir à la côte ? Je ne pouvais pas franchir à la nage les trois milles qui me séparaient de la grève. Personne ne viendrait à mon secours. Il était impossible que